quelques secrets de la pédagogie allemande
La pédagogie, moteur de l'efficacité éducative
Ayant longtemps pratiqué l'Allemagne, je suis bien d'accord avec M Villeroy de Galhau ( Cf Forum La Croix du 17 sept. 2012) sur les deux suggestions concrètes qu'il a mises en avant.
D'accord sur les effets bénéfiques des formations en stage longue durée, qui engendrent une main d'oeuvre jeune, qualifiée, plutôt bien armée contre le chômage.
Ce genre de formation en alternance n'est pas en soi une formule magique ni même une pratique très originale, mais soulignons le point-clé du succès allemand qui réside dans la qualité de la formation assurée par l'entreprise, laquelle met à disposition des acteurs confirmés et eux mêmes formés, testés et suivis en tant que formateurs. Le stage-alibi, vide de contenu et supervisé par un "volontaire désigné d'office" n'est pas de mise outre-Rhin.
Je confirme aussi cette autre réalité de l'Allemagne qu'est son aptitude à produire un dialogue, parfois rude mais fécond, porteur de compromis concret, bien loin du " consensus mou" dont parlent dédaigneusement nos amateurs de débats politiques inaudibles et stériles ! Ici aussi, il n'est pas inutile d'insister sur la méthode et les pratiques : dès la pré-adolescence, les jeunes allemands apprennent à l'école à discuter entre eux, débattre, formaliser une opinion de groupe, une synthèse, construire un compromis....sous l'autorité de maîtres armés d'une formation pédagogique développée, sûrement peu répandue à l'école en France, qui les rend aptes à gérer la vie de groupe, et capables de relâcher la bride sans perdre le contrôle du débat.... là encore, il n'y a rien de génial, mais une méthode à forte valeur ajoutée, précieuse pour l'individu et la collectivité, qui en recueillent les fruits cinq ou dix ans plus tard.
En filigrane de tout cela, on retrouve l'importance et le soin que la société allemande accorde à la formation professionnelle appropriée de ceux qui ont pour mission de transmettre et de former.
J M Cheradame